Délibérément hors-cadre, Courcheval est depuis 2017 le projet d’un Guillaume Cantillon qui, s’il aime à faire solo, libre, est animé par un ardent désir de construire un champ musical bien à lui, a aussi le don de bien s’entourer.

En ce sens, le bien nommé Gymkhana, en avril 2022, pose d’emblée des fondations solides et pourtant, initialement, le rendu frustrait Guillaume. Trop « normal », un brin trop prévisible, c’est avec l’aide de Benjamin Sportes (Futurologies Pelo, ex Sporto Kantes) que l’EP trouve ses contours définitifs, la patte Courcheval que Guillaume appelait de ses vous sans l’avoir complètement finalisée.

Parallèlement à cela, l’image, allant de pair avec le contenu sonore et verbal, échoit à des dames au talent porteur. L’artiste graphique franco-marocaine Mariyem Moutaouakkil se charge des visuels. En ce qui concerne les clips, appliqués à « Labeur », « Danse Courcheval Danse » et « Eoliennes » la réalisatrice Pauline Bricout prend l’affaire en mains.

L’aventure est en marche, la personnalité du projet incite le reconnu Upton Park, où résident entre autres Hyènes et Stuck in the Sound, à manifester sa volonté de sortir l’album, prévu pour octobre 2022.

Celui-ci, où l’on songe de manière éparse à Beck ou De La Soul pour l’audace et l’alliage stylistique, voire Gainsbourg pour le phrasé délié, décline sur onze titres addictifs l’approche Courcheval, désormais validée.

Sur ce patchwork au Groove délié, mais insistant, on trouve une coolitude dont on fall in love immédiatement (chers Man FooTits, si vous me lisez…), d’emblée émise par Danse Courcheval Danse !, qui suscite les premiers déhanchements lascifs et décisifs. Des samples inspirés, une funkytude dopée à la classe sans crasse (Da Courcheval), que relaie J’avoue qui te met le Beck dans l’eau. De l’excellence textuelle, à la truelle. Des Éoliennes, chansonnées avec éclat et populisme sachant que l’inverse vaut tout autant. Courcheval, c’est un pur-sang.

Zuma, piqué chez Neil Young (je blague Loner, tu l’auras compris ! Courcheval ne vole pas ; il crée), serpente jusqu’à nos sens, qu’il flatte amicalement mais en se dotant, aussi, d’excés sexués délectables. Si tu me suis, je poursuis ; Coca-Cola Corfou, au poème délicat, te fait flotter, te Dylanise, t’apaise et fait reluire ses mots.

Labeur, sans effort, te barde de sons en délices. De l’opus s’extirpe, enivrante, une détente à l’inspiration qui refuse de se tarir. Oh mon salaud ! Sans plus se presser, marie les voix et rafle les nôtres.

Je te veux Courcheval puis plus rien – c’est lui qui le it pas moi mais tout de même, je l’aime- fait de même, un brin reggae. Je dépose les armes, conquis ; Courcheval chante l’amour et lui donne de beaux airs, avec ce savoir-faire qu’on ne peut que lui reconnaître. Il se fait rage, et pas seulement, sur Courcheval ! Tu ne m’aimes plus ! Il dit des conneries, à vrai dire on l’adule. Alors, les prolongations il joue. Pour nous. But en or. Trézéguet, Euro 2000. Le Rital à genoux, l’auditeur aussi. Le terme est acidulé, distingué, élégant mais sulfureux. Courcheval, au coup de sifflet final, emballe et se dévoile, le long d’une série de choix qui nous contraint, séduits, à lui filer quatre étoiles.

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  • Nov28 Courcheval, Le Colisée, Lens Courcheval, Le Colisée, Lens Courcheval, Le Colisée, Lens
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Courcheval – Danse Courcheval danse ! [clip officiel]

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Courcheval – J’avoue [clip officiel]

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Courcheval – Labeur [clip officiel]

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Courcheval – Éoliennes [Live Supersonic Records – Paris]

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Courcheval – Da Courcheval [Live @Les Docks -Lausanne]

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Courcheval – Danse Courcheval, danse ! [Extrait Live @Les Docks Lausanne]