Il suffirait d’un rapide regard sur la bibliothèque dressée dans ce petit salon pour comprendre. Pour avoir une idée. Il suffirait de s’attarder juste sur la tranche des livres, regarder les titres, et on comprendrait. Jean-Christophe Ortega aime les mots, et la littérature. On découvrirait aussi peut-être alors quelques indices, sur le rock qu’il affectionne, celui en tunique rouge, de Big Ben et à l’heure du thé, celui d’une aristocratie pop en provenance de Sa Royale Majesté. Le polar, lui, on ne le découvrirait pas tout de suite. Mais après. En l’écoutant avec sa guitare, sous le nom d’AbEL K1. Du polar, il y en aurait alors, presque involontaire et toujours sentimental. Lorsqu’il traverse les scènes de crimes des ivresses vagabondes ou de nos amours fugitives, et qu’il les raconte au milieu de cette réalité qu’il souhaiterait un peu moins tassée… Ça raconterait la ville, mais par-dessus, Popincourt, Bastille ou Voltaire. Ça raconterait les étés, ça raconterait les automnes, mais sans rien en dire, en laissant deviner leurs couleurs, ça raconterait la vie sous le regard des buildings, et des tristes berlines. Un polar, oui, mais étrange et sensible, en traçant des pistes indiennes, des chevauchées mélancoliques, habitées de licornes, d’amours six coups, de spectres aux cœurs bleus revolver, et de bandits en peine.
Ses endroits sans frontière, il les écrit pour d’autres. Pour Pomme, pour Camélia Jordana, et puis pour Blondino avec qui il collabore dès le premier disque. Sans contour, sans limite, il n’y a que des ailleurs, et des un peu plus loin. Toujours un peu inachevés. Pour que l’on puisse les continuer nous-mêmes, pour laisser croire que l’on pourrait s’y perdre, les redécouvrir et s’y échapper encore. Car s’il y a quelque chose qui tient du polar, chez AbEL K1, c’est sans se complaire des trottoirs, sans se satisfaire du béton, celui qui accroche aux semelles, qui nous colle en bas et à nos mines défaites. Car s’il y a du noir, c’est pour imaginer derrière, et les lumières aux fenêtres. Ce que l’on ne voit pas, mais ce qui s’y trouve. Cette vie qui est là, et que l’on ressent si fort.
AbEL K1 travaille actuellement sur son premier album, prévu pour 2021.
Julien Tixier
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